C’est officiel, le trio La Bergère est de retour! Au menu, un nouveau répertoire, un nouvel accordéoniste et un nouvel album en prévision. En guise de mise en bouche voici ce « Vin de Garde », une chanson de Sylvie Berger sur un texte de Gabriel Yacoub , servi par Cyril Roche à l’accordéon et Julien Biget au bouzouki, le tout mis en bouteille par le vidéaste Paul Ellis, dans l’atelier de l’artiste peintre Leïla Daquin, au Camion, à Roubaix.
Sylvie Berger, Julien Biget et Cyril Roche
Réuni autour de la chanteuse Sylvie Berger, le trio La Bergère rassemble les mots des poètes contemporains et ceux de la tradition orale, pour en tisser une précieuse étoffe, changeante, rugueuse et chamarrée, semblable à la vie de « ces gens qui ne sont rien ».
La Bergère en a fait son habit de scène, pour des concerts où le réel et l’imaginaire se jaugent et se caressent par les grâces conjuguées d’un blues baroque et d’une poésie virant au folk-song, nous livrant un corpus tendre et douloureux, pour mieux susurrer, jouer, chanter et célébrer les grandes passions qu’abritent nos pudeurs.
Les arrangements raffinés de Julien Biget, poly-guitariste orfèvre, et les accompagnements subtils et intrépides de Cyril Roche, remarquable accordéoniste, portent la voix de Sylvie Berger, au timbre à la fois limpide et granuleux, en un phrasé délicatement ourlé.
En amont de l’enregistrement d’un nouvel album à paraître au printemps 2025, La Bergère remonte sur scène pour faire naître son nouveau spectacle qui accomplira d’assembler complaintes sans âges et créations originales, toutes les chansons indispensables à son identité musicale et poétique, plurielle et singulière à la fois, qu’elles soient traditionnelles, folk, contemporaines, valsées, nouvelles ou éternelles.
Ainsi invitées à la même table, les chansons issues de la tradition populaire et celles de Gabriel Yacoub, de Sylvie Berger, ou de Gaston Couté dialoguent, discutent, s’exclament et s’émeuvent tour à tour pour finalement se mettre d’accord et dire chacune à leur manière la douceur et la dureté des jours. Les mélodies y sont parfois folk, les mélopées parfois blues, et les ritournelles nouvellement composées, déjà prêtes à investir délicatement nos mémoires.
D’une voix brute et dans un jargon parfois oublié, la poésie populaire, à travers ses multiples allégories, nous livre un franc parler qui nous bouscule et nous hypnotise à la fois, quand les chansons des poètes contemporains préfèrent la pudeur précieuse de la métaphore pour surprendre délicatement nos émotions.
Au même endroit, au même moment dans un decorum mi-champêtre mi-urbain, des hommes, des femmes et des enfants, les violons du bal et la jalousie des amants, la mort en août et l’espoir en octobre, le rossignolet du bois et la Bergère au chant.